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Réponse de l'Union à la hausse des prix de l'énergie en Europe

Super opposition contre superprofits

Le RN s’oppose à une taxe sur les superprofits des géants du secteur de l'énergie et à son élargissement à d'autres secteurs.

Contexte

En 2022, dans un contexte marqué par l’invasion russe en Ukraine, les prix de l’énergie explosent et les foyers sont soumis à une pression financière croissante.

Résultat : les majors européennes Shell, TotalEnergies, Eni et Repsol ont accumulé les profits, avec 24,6 milliards d’euros supplémentaires au troisième trimestre 2022, qui s’ajoutent aux 53,3 milliards d’euros du premier semestre. Ces profits cumulés de 77,9 milliards d’euros pour les neuf premiers mois de 2022 représentent près du double de l'enveloppe de 40 milliards d’euros proposés par l’UE pour atténuer la crise des prix de l’énergie1 dans le cadre du plan de relance.

En octobre, une résolution initiée par le Parlement européen sur la hausse des prix de l’énergie en Europe invitait la Commission à instaurer une « taxe sur les bénéfices exceptionnels à l’encontre des compagnies d’énergie »2 afin d’aider « les ménages vulnérables et les Petites et moyennes entreprises (PME), y compris grâce à des plafonds tarifaires »3.

Quelques mois auparavant, en mai de la même année, le Parlement avait déjà appelé à introduire une taxe de ce type lors de débats en plénière4.

Concrètement, cette charge prévoyait de permettre aux États membres de l'UE de prélever 33 % des bénéfices imposables de 2022 supérieurs de plus de 20 % à la moyenne des années 2019-2021, afin de les redistribuer aux ménages et entreprises confrontés à l'explosion des prix.

Le 5 octobre 2022, les eurodéputés étaient appelés à voter la résolution.

Action des lobbys

Dans ses efforts pour entraver toute action politique sur les prix de l’énergie, les lobbys des géants de l'énergie ont mené campagne contre cette proposition5.

L’Association internationale des producteurs de pétrole et de gaz (IOGP) organisait de son côté, conjointement à l’eurodéputé roumain Christian Busoi (PPE), président de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE) un événement à Strasbourg, pour présenter une nouvelle étude commandée par le groupe et son homologue américain, l’American Petroleum Institute (API), sur le « Rééquilibrage de l’approvisionnement en gaz de l’Europe »7.

De son côté, le lobby FuelsEurope6, qui représente l’industrie du raffinage, a fait valoir que « dans l’intérêt du maintien d’une concurrence loyale, les mesures [devaient s’appliquer] à tous les fournisseurs du marché de l’UE, et pas seulement aux raffineurs et aux entreprises basées dans l’UE », tandis que Repsol jugeait la proposition de taxation de la Commission européenne « contre-productive »7.

Le 28 décembre 2022, le géant américain pétro-gazier ExxonMobil a saisi la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) contre la taxe sur les « superprofits » des géants énergétiques en Europe qu’il juge « contre-productive »8.

Résultat du vote

Contrairement à certains de leurs autres collègues du groupe Identité et Démocratie (ID) qui ont voté pour, les députés du Rassemblement national se sont abstenus lors du vote9.

Plus intéressant encore : ils se sont opposés à la proposition (amendement 4510) visant à élargir la taxe sur les superprofits à l’ensemble des secteurs d’activités, qui a été rejetée. Considérant que les bénéfices exceptionnels ne se limitent pas au secteur de l’énergie, l'amendement 45 proposait que cette taxe exceptionnelle s'applique également à d'autres secteurs d'activité, notamment aux entreprises qui ont enregistré des bénéfices records durant la crise.

Les députés RN qui ont voté contre :





Mathilde Androuët

Jordan Bardella

Aurélia Beigneux

Dominique Bilde

Annika Bruna

Patricia Chagnon

Marie Dauchy

Jean-Paul Garraud

Catherine Griset

France Jamet

Virginie Joron

Jean-Lin Lacapelle

Gilles Lebreton

Thierry Mariani

Eric Minardi

Philippe Olivier

André Rougé


Résultat du vote visant à élargir la taxe sur les superprofits :

Groupe politique Pour Contre Nul Total
Gauche (The Left) 34 0 1 35
La France Insoumise 6 0 0 6
Sociaux-démocrates (S&D) 121 5 5 131
Place Publique, Parti Socialiste, Nouvelle Donne 6 0 0 6
Écologistes et régionalistes (Verts/ALE) 67 0 0 67
Les Écologistes 13 0 0 13
Libéraux-démocrates (Renew) 0 89 1 90
Renaissance, MoDem, partis partenaires 0 22 1 23
Chrétiens-démocrates (PPE) 3 157 0 160
Les Républicains 0 8 0 8
Conservateurs eurosceptiques (ECR) 1 54 1 56
Nationalistes (ID) 0 36 21 57
Rassemblement national 0 17 0 17
Non-Inscrits (NI) 10 20 6 36
Non-inscrits 0 4 0 4
Total 236 361 35 632
Total députés français 25 51 1 77
Sources

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Les emballages jetables sauce McDonald’s

Règlement Emballages et Déchets d’Emballages

Les emballages jetables
sauce McDonald’s

Le Rassemblement national a voté en faveur d’un amendement évitant l’interdiction des emballages jetables à usage unique.

Contexte

Le 22 novembre 2023 les députés européens étaient appelés à adopter la position du Parlement européen sur le Règlement Emballages et Déchets d’Emballages (PPWR)1.

Ce texte a pour objectif de fixer de nouvelles règles européennes pour lutter contre l’augmentation constante des déchets d’emballages et encourager leur réduction, réemploi et recylage.

Parmi les mesures proposées par la Commission européenne un an plus tôt : l’interdiction des emballages à usage unique utilisés dans la restauration rapide (les plateaux, assiettes, sachets, ou encore cartons pour les frites et autres papiers pour burgers) comme c’est déjà le cas en France depuis l'adoption de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC)2.

Action des lobbys

Pendant un an, le lobby de la restauration rapide, associé à celui de l'emballage en carton et papier ont mené un lobbying intense pour détricoter la proposition de la Commission européenne3.

Ces lobbys n’ont pas hésité à commander des « études indépendantes »4, basées sur des données biaisées, pour tenter de prouver que l’emballage à usage unique était plus écologiquement responsable que l’emballage réemployable5.

Ils ont multiplié les demandes de sollicitations auprès des parlementaires et fonctionnaires européens, ce qui en aurait fait le projet de loi le plus « lobbié » de l’histoire du parlement, d’après Jean-Pierre Schweitzer, directeur adjoint de la politique pour l’économie circulaire au Bureau européen de l’Environnement6.

Ces lobbys qui représentent notamment McDonald’s, sont allés jusqu’à accrocher des affiches…. directement sur les portes des bureaux des eurodéputés... la veille du vote au Parlement européen7.

L’ensemble de ces pratiques ont donné lieu à une enquête interne du Parlement européen pour dénoncer et mieux encadrer les pratiques de lobbying des représentants d’intérêts.

Résultat du vote

En dépit de la dénonciation de ces pratiques par de nombreux parlementaires8,9, l’amendement 39110 qui proposait la suppression de l’interdiction a été adopté par 339 voix contre 265… avec les voix des députés Rassemblement national.

Les députés RN qui ont voté pour :





Mathilde Androuët

Jordan Bardella

Aurélia Beigneux

Patricia Chagnon

Marie Dauchy

Jean-Paul Garraud

Catherine Griset

France Jamet

Virginie Joron

Jean-Lin Lacapelle

Gilles Lebreton

Thierry Mariani

Eric Minardi

Philippe Olivier

André Rougé


Résultat visant la suppression de l'interdiction des emballages à usage unique dans la restauration rapide :

Groupe politique Pour Contre Nul Total
Gauche (The Left) 2 28 0 30
La France Insoumise 1 3 0 4
Sociaux-démocrates (S&D) 34 87 3 124
Place Publique, Parti Socialiste, Nouvelle Donne 0 6 0 6
Écologistes et régionalistes (Verts/ALE) 0 63 0 63
Les Écologistes 0 12 0 12
Libéraux-démocrates (Renew) 24 66 1 91
Renaissance, MoDem, partis partenaires 0 20 0 20
Chrétiens-démocrates (PPE) 145 4 2 151
Les Républicains 7 1 0 8
Conservateurs eurosceptiques (ECR) 61 0 0 61
Nationalistes (ID) 51 3 0 54
Rassemblement national 15 0 0 15
Non-Inscrits (NI) 20 15 2 37
Non-inscrits 3 0 0 3
Total 337 266 8 611
Total députés français 26 42 0 68
Sources

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Grosse mobilisation pour grosses cylindrées

L’extrême droite européenne accorde un privilège aux voitures de luxe.

Contexte

En juin 2022, le Parlement européen adoptait sa position sur le Règlement1 mettant fin à la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035.

Ce texte emblématique du Pacte vert (Green deal) a pour objectif d’interdire la vente de voitures thermiques et hybrides neuves au sein de l'Union européenne en 2035. Il propose par ailleurs de réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures et camionnettes neuves en Europe à partir de 2035, avec un objectif intermédiaire à -55 % par rapport à 1990 en 2030.

Action des lobbys

Sous l’impulsion de plusieurs constructeurs automobiles de luxe2, 3, deux propositions4 d’exemption ont été poussées par la droite italienne européenne.

La première (amendement 121)5, pour que les constructeurs dont la production se situe entre 1 000 et 10 000 véhicules par an n’aient pas à se conformer à l’objectif intermédiaire de 2030 de réduction de 55% émissions. Ce qui dans les faits bénéficie surtout aux marques de luxe ou sportives comme Lamborghini (8 500 véhicules par an), McLaren (4 000 voitures les bonnes années), Rolls-Royce (5 500 ventes en 2021) ou Bugatti (groupe Volkswagen) .

La seconde (amendement 122)6, pour que la date butoir de 2035 soit repoussée à 2036, soit une année après le terme fixé pour le reste de l’industrie automobile.

Résultat du vote

Après des mois d’un intense lobbying, mené notamment par l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA), les amendements 121 et 122 proposés par la droite européenne ont été adoptés par 357 voix contre 2107 avec les voix de l'extrême droite européenne.

Les députés du Rassemblement national se sont abstenus sur ces deux amendements.

Le 14 février 2023, le texte est définitivement adopté par le parlement européen. Les exemptions pour les voitures de luxe sont maintenues.

Les députés RN qui se sont abstenus :





Dominique Bilde

Catherine Griset

Jean-François Jalkh

Virginie Joron

Jean-Lin Lacapelle

Gilles Lebreton

Thierry Mariani

Eric Minardi

Philippe Olivier

André Rougé


Résultat du vote sur l’exemption des voitures de luxe de la réduction d’émissions :

Groupe politique Pour Contre Nul Total
Gauche (The Left) 1 32 0 33
La France Insoumise 0 5 0 5
Sociaux-démocrates (S&D) 113 12 1 126
Place Publique, Parti Socialiste, Nouvelle Donne 0 5 0 5
Écologistes et régionalistes (Verts/ALE) 1 66 0 67
Les Écologistes 0 12 0 12
Libéraux-démocrates (Renew) 27 64 0 91
Renaissance, MoDem, partis partenaires 2 18 0 20
Chrétiens-démocrates (PPE) 136 18 0 154
Les Républicains 0 6 0 6
Conservateurs eurosceptiques (ECR) 38 17 1 56
Nationalistes (ID) 20 2 30 52
Rassemblement national 0 0 12 12
Non-Inscrits (NI) 13 7 8 28
Non-inscrits 2 0 0 2
Total 349 218 40 607
Total députés français 4 46 12 62
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